Disparition des dinosaures : la poussière causée par l'astéroïde Chicxulub en cause ?

par M.D. avec AFP
Publié le 31 octobre 2023 à 11h54

Source : JT 20h WE

Des scientifiques ont effectué des simulations pour explorer les mécanismes de destruction qui ont entraîné la disparition de 75% des espèces.
Selon ces recherches, la poussière soulevée par l'astéroïde a obscurci le ciel durablement, plongeant le monde dans un long hiver.

Un scénario apocalyptique. On savait que l'impact d'un astéroïde sur la côte de l'actuel Mexique, il y a 66 millions d'années, avait causé l'extinction de trois-quarts du monde vivant, dont les dinosaures. Mais la nature exacte du phénomène provoqué par l'astéroïde Chicxulub restait matière à débat. Les théories les plus récentes voulaient que du soufre dégagé par l'impact, ou la suie dégagée par des incendies colossaux, aient bloqué la lumière du soleil et plongé le monde dans un long hiver. 

Une étude publiée ce lundi 30 octobre a redonné du souffle à une théorie antérieure. La poussière soulevée par l'astéroïde a obscurci le ciel durablement. De fines poussières de silice, du sable pulvérisé, auraient persisté dans l'atmosphère quinze années durant. Le manque de lumière aurait fait plonger les températures moyennes de jusqu'à 15 degrés Celsius, selon ces nouvelles recherches publiées dans la revue académique Nature Geoscience.

Dès les années 1980, un géologue américain du nom de Walter Alvarez et son père, le physicien Luis Walter Alvarez, avaient soutenu cette théorie selon laquelle les dinosaures avaient disparu après que l'impact d'un astéroïde eut changé le climat en enveloppant la Terre dans de la poussière. Cette hypothèse a été contestée, jusqu'à la découverte une dizaine d'années plus tard du cratère massif causé par Chicxulub dans l'actuelle péninsule mexicaine du Yucatan. 

La théorie voulant que le soufre, plutôt que la poussière, ait pu changer le climat a gagné du terrain parce que l'on pensait que cette poussière n'avait pas la bonne taille "pour rester dans l'atmosphère", a expliqué à l'AFP un co-auteur de l'étude, Ozgur Karatekin, chercheur à l'Observatoire royal de Belgique. Mais une équipe internationale a pu identifier des particules de poussières issues de l'impact de l'astéroïde et trouvées dans le site fossile de Tanis, dans le Dakota du Nord, aux États-Unis. 

En entrant leurs données dans des modèles climatiques similaires à ceux utilisés aujourd'hui, les chercheurs ont déterminé que ces poussières, mesurant entre 0,8 et 8 micromètres, avaient joué un rôle beaucoup plus important qu'estimé. Les simulations ont révélé que sur toute la quantité de matière projetée dans l'atmosphère, les trois-quarts étaient constitués de poussières, pour 24% de soufre et seulement 1% de suies. 

Les particules de poussière ont "complètement empêché la photosynthèse" chez les plantes pendant au moins une année, entraînant un "effondrement catastrophique" de la vie, selon Ozgur Karatekin. Les animaux et les plantes qui n'étaient pas adaptés ou qui ne pouvaient pas s'adapter à la vie dans l'obscurité et le froid auraient péri. La flore et la faune ayant un régime alimentaire, un habitat et un mode de vie flexibles auraient eu une plus grande chance de survie.


M.D. avec AFP

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